A Estoher, un petit village du Conflent au pied du mont Canigou, un joli cheval aimé de tous faisait le bonheur de ses habitants. Flocon adorait les rennes, l’hiver et la forêt. A la période de Noël, il s’aventurait sur des chemins inconnus en direction des villages incroyables qui bordent le massif. Il rêvait de devenir un renne et chaque jour il se disait que son rêve ne se réaliserait jamais...

Un jour, Flocon partit gambader dans la forêt. Il se sentit fatigué et se mit à la recherche d'un arbre creux. Il s'endormit à la tombée de la nuit. Le lendemain, en se réveillant, il ne trouva plus son chemin car il avait neigé pendant la nuit. Il était perdu. Il pensa alors :"Si seulement j'étais un renne, je connaîtrais la forêt comme ma poche."...

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Il entendit un bruit de clochette. Le son était aigu, loin, et il raisonnait. Il était tellement intrigué qu'il galopa vers le bruit. Il allait tellement vite qu'il ne vit pas la racine qui dépassait. Il trébucha, se cogna contre un arbre, et un bout d'écorce s'arracha. Flocon essaya de le remettre.

Quand le cheval voulait le replacer, il posa ses sabots sur l'écorce et ré entendit le bruit de clochette. Pendant que la clochette sonnait, une porte magique s'ouvrit dans l'arbre et Flocon regarda. Il aperçut un toboggan. En se penchant pour regarder, il glissa et fut emporté.

Arrivé en bas, il rencontra un renne.

Le renne était âgé et avait de grosses lunettes car il ne voyait plus très clair. Il s’appelait Lorennezo. Flocon, surpris de cette heureuse rencontre, expliqua son rêve de devenir « renne » car il trouvait sabot. Après réflexion, le renne proposa à Flocon d’aller rencontrer le Père-Noël. Cependant, le chemin allait être long et dangereux. Une fois les présentations faites, les deux compères partirent donc à la rencontre du Père-Noël.

Pour aller chez le père noël, il fallait reprendre un petit tunnel qui débouchait dans une forêt profonde. Quand ils sortirent du tunnel, il faisait nuit. Il y avait aussi un grand silence. Flocon eut un peu peur ; il se demandait s'il n'était pas tombé dans un piège... Après tout, le vieux renne n'était peut-être pas quelqu'un de gentil ? Où l'emmenait-il vraiment ? Chez une vilaine sorcière ? Chez le père fouettard ? Il allait être mangé tout cru par une bande de brigands qui avaient faim ! Brrr.... Flocon pensait tellement à son cauchemar qu'il ne faisait plus attention au temps qui passait ni à ce qu'il faisait. Il s'était éloigné du sentier... Il entendit un bruit dans le buisson juste à côté... Il s'approcha et... Sursauta ! Un petit lutin tout énergique apparut devant lui : "Bonjour, moi c'est Bernard ; et toi, que fais - tu là tout seul si loin de tout village ?...

Il se mit à galoper de peur en hurlant: "Laisse-moi tranquille!". Mais le lutin le poursuivit. Le cheval se retourna et fonça , encore, sur un arbre. Pouf! Il tomba dans les pommes. Quand le maladroit se réveilla, il vit pleins de lutins autour de lui. Les petits hommes le rassurèrent et enfin Flocon leur raconta ses mésaventures. Pour l'aider, les lutins lui fabriquèrent une boule à neige magique qui, en la secouant, l'aiderait à trouver son chemin vers le Père Noël.

Flocon secoua la boule mais elle se cassa. Il essaya d’appeler Bernard car il n’était pas parti très loin mais c’était un autre lutin qui l’entendit. Celui-ci, s’appelant Christophe, arriva puis lui demanda :

« Qu’y a-t-il ?

- J’ai cassé la boule que vous m’avez donné, dit Flocon désespéré.

- Oh non ! Attends, je vais te la réparer.»

Christophe utilisa une poudre dorée qui rassembla tous les morceaux comme par magie. Flocon put repartir. Il s’enfonça dans la forêt mais se retrouva vite au bord d’une falaise. La boule à neige lui indiquait qu’il devait la traverser. Il sauta alors si haut que ses sabots touchèrent les cieux. Quand il fut de l’autre côté, il vit la fabrique de jouets du Père Noël.Conte_C.jpg

Flocon était le cheval le plus heureux du monde.

Il descendit et retomba sur Christophe qui lui ouvrit la porte. Flocon rentra, époustouflé et courra vers le Père Noël, puis le serra dans les bras.

Il lui dit :

- Père Noël, pour Noël, j’aimerais être un renne.

- On est comme on naît, répondit le Père Noël. ...

Flocon était très déçu... Lui, qui avait tant rêvé de devenir un jour un beau renne, prince de la forêt.

-Pourquoi souhaites-tu devenir un renne, lui demanda le père-noël.

-J'aimerai tellement pouvoir parcourir des kilomètres et répandre le bonheur autour de moi en distribuant de jolies surprises, comme les rennes de ton traîneau, expliqua le pauvre petit cheval.

-Mais n'est-ce pas déjà ce que tu fais? Je te connais bien mon cher Flocon et je te vois tous les jours rendre service aux habitants de ton village et de toute ta vallée. Tu galopes de maisons en maisons pour leur livrer leurs marchandises ou transporter les villageois. Tout le monde t'aime déjà beaucoup, comme tu es!

A ces mots, les yeux du gentil flocon se mirent à briller ... C'est vrai que tout le monde adorait Petit Flocon. Cependant, son rêve de devenir renne n'était toujours pas réalisé. Devant la tristesse de celui-ci, le Père-Noël décida de réunir les rennes et de leur en parler. Après un long moment, ils retrouvèrent Petit Flocon et lui donnèrent rendez-vous le 24 décembre au soir, à la piste de décollage. Les jours passèrent, et le 24 arriva enfin. Petit Flocon s'approcha des rennes, quand soudain, Rudolphe le toucha de son nez rouge, et c'est alors que ses sabots décollèrent du sol. Tous avaient accepté qu'il fasse partie du voyage. Et c'est ainsi que l'on peut voir, chaque nuit de Noël, un joli petit cheval au côté des rennes du Père-Noël.